~ Chronique : Voyage au bout de la nuit de Céline ~
« Faire confiance aux hommes c'est déjà se faire tuer un
peu. »
En étant en fac de lettres, je dois lire un grand nombre de
livres classiques durant mes semestres. Généralement, ces lectures
ne me dérangent pas, et j’en trouvent même certaines plaisantes.
Contre toute attente, la lecture de Voyage au bout de la
nuit (1952), roman à lire dans le cadre du cours « Lecture
du roman », ne m’a pas déplu.
- Résumé -
Ferdinand Bardamu est un jeune français qui se retrouve enrôler
dans un régiment lors de la Première Guerre mondiale. Face aux
atrocités de la guerre, il plonge dans un réel pessimisme. Au
sortir de la guerre, sa noirceur s’étend davantage. Ainsi Céline
nous peint un tableau pessimiste de la France au sortir de ce conflit
qui a tant marqué les esprits. On retrouve les problèmes de
l’incompréhension de la guerre par l’arrière, l’hypocrisie du
monde industriel, les difficultés à retrouver une vie cadrée.
Ferdinand développe une envie perpétuelle de « foutre le
camp ». Il ne réussit pas à retrouver un équilibre social et
se perd dans dans différentes villes et continents à travers une
multitude de rencontres.
- Mon avis -
Sans artifices ou histoire à suspens Céline nous donne un aperçu
concret de la guerre et de ses conséquences. Il trace un portrait
cruel des hommes et de la société au sortir de la guerre de 14-18.
Ce n’est pas tant un roman sur la guerre – bien que la première
partie du roman s’y intéresse surtout – mais plus sur les vices
humains et les défauts du monde dans lequel on vit en permanence.
Les personnages sont intéressants du fait qu’ils sont dépeints
sous leurs caractéristiques négatifs. Très peu de personnages ne
sont dépeints entièrement positivement – si ce n’est une femme
que rencontre Ferdinand à un moment. Les vices humains sont
parfaitement retranscrits sous la plume de Céline. Les personnages
sont généralement détestables, notamment Ferdinand, l’anti-héros
du roman. Céline utilise un langage familier qui retranscrit un
style oral populaire. Cela permet de renforcer le réalisme des
personnages et de la situation de l’époque.
Les histoires se suivent et s’entremêlent, chacune présentant
davantage l’image du pessimisme tournant autour de Ferdinand. Mais
il faut tout de même avouer qu’il y a une présence d’intrigues
trop longues et que le roman aurait été beaucoup mieux avec
quelques pages en moins. Je me suis quelquefois ennuyée et je
trouvais le temps long durant certains passages. De plus, lorsque
l’on connaît les pensées idéologiques nazies de Céline, on ne
peut que ressentir un certain dégoût en tenant son œuvre en main.
Malgré tout ses idées politiques ne sont pas retranscrites dans ce
roman et je ne peux donc pas prendre cela pour compte dans ma
notation du livre.
Une lecture avec une critique sociétale intéressante, mais une
intrigue parfois trop lente.
- Ma note -
14/20
★★★★☆
★★★★☆
Voyage au bout de la nuit (1952) - Céline - édition
Folio - 502 pages.
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