Rien ne s’oppose à la nuit - Delphine de Vigan
2011 / 440 pages / 19€ (grand format)
" J'écris Lucile avec mes yeux d'enfant grandie trop vite, j'écris ce mystère qu'elle a toujours été pour moi, à la fois si présente et si lointaine, elle qui, lorsque j'ai eu dix ans, ne m'a plus jamais prise dans ses bras. "
J’ai
lu D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan le mois
dernier. Dans ce roman, l’auteure évoquait des insultes reçues
suite à l’écriture de son roman écrit en 2011, Rien ne s’oppose
à la nuit. Intriguée par le résumé et par le thème abordé,
je me suis plongée dans cette lecture.
- Résumé -
La
mère de Delphine, Lucille, s’est suicidée à l’âge de 60 ans.
Delphine tente alors de retracer la vie de cette mère décédée, qui a tant souffert, en
faisant appel à ses souvenirs personnels et à différents
témoignages.
- Mon avis -
Ce
roman traite des problèmes psychiatriques d’une jeune fille, d’une
femme, d’une mère, d’une adulte, et de sa dégradation
progressive au fil des années. Je pensais que ce roman me toucherait
vraiment et que la lecture serait difficile du fait de mon expérience
personnelle. Pourtant, ça n’a pas du tout été le cas et je l’ai
lu sans être réellement bouleversée.
Et
je ne sais pas s’il s’agit d’une chose positive ou non. Je sais
que ce roman a une visée autobiographique (sur Lucille mais aussi
sur Delphine), et que Delphine De Vigan l'écrit pour elle et non
pas dans un but de fiction pour plaire à ses lecteurs. Malgré tout,
je trouve que l'émotion manque à la plume, car Delphine ne retranscrit les événements que partiellement.
Je
comprends bien qu’il soit difficile de parler ainsi de sa mère, de
ses côtés négatifs, de ses folies, de tout connaître d’elle à
travers les témoignages recueillis dans sa famille. Bien sûr que
Delphine a du être marquée par cela, et je pense même qu’elle a
gardé une certaine distance avec l’écriture de ce roman et
qu’elle n’a pas tout dit. Elle savait qu’elle serait lu par son
entourage et ne voulait pas donner une image trop développée de sa
mère.
Mais
le problème est alors que sur 400 pages, on retrouve surtout des informations lacunaires sur la vie de Lucile. De plus, j’ai trouvé la
première partie du roman, qui se concentre sur plus de 100 pages sur
l’enfance de la mère de Delphine, assez ennuyante. J’avoue avoir
sauté quelques passages qui me semblaient trop anodins. Bien
sûr, après avoir lu le roman, je vois l’intérêt de ce passage.
Mais durant la lecture, je le trouvais sans importance.
Jusque là, je me suis attardée sur le négatif, pourtant j’ai apprécié
cette lecture (enfin, avec un avis mitigé tout de même). J’ai
apprécié le fait que, dans certains chapitres, Delphine marque une
pause avec le récit en cours pour montrer ses interrogations, ses
errances et ses peurs face à ce nouveau roman qui pourrait
bouleversé toute sa famille.
Le
passage où Delphine raconte ce qu’elle a vécue avec sa mère, ses
souvenirs directs donc, sont souvent poignants et forts. Il
faut dire qu’il s’agit du récit d’une fille portant le
souvenir de sa mère et sur ses troubles bipolaires. Delphine tente tant
bien que mal de réaliser un diagnostic de l'histoire de Lucile afin de
trouver d’où lui est venue cette maladie qui la hantera toute sa
vie. Certains passages sur la vie de Lucile m'ont horrifié tant ils étaient durs à imaginer.
Même si ce n’est pas un livre parfait, qui peut se révéler
parfois ennuyant (à mes yeux bien sûr), sa sincérité est sans
faille. De plus, on ne peut qu’applaudir Delphine De Vigan pour
ce roman qui a du vraiment être très dur à écrire, en découvrant
des choses sur sa mère qu’elle n’aurait préférée jamais
savoir ou en redécouvrant des choses qu’elle aurait sans doute préférée
oublier.
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